Ça passe trop vite
C’est humain, cette tendance à se dire « Je serai vraiment heureux quand... »
Lorsqu’on a de jeunes enfants, on pense souvent « Vivement que… » :
Il mange comme nous, qu’on arrête de préparer des purées.
Il arrête les siestes, qu’on ne soit plus coincés à la maison.
Il joue tout seul dans sa chambre.
Il parle, qu’on sache enfin ce qu’il veut !
Il marche, qu’on arrête de le porter.
Il fasse la grasse matinée.
Il puisse aller tout seul à l’école.
Il sache lire.
Il puisse regarder des dessins animés, qu’on se refasse tous les Walt Disney !
Il soit propre, qu’on arrête les couches.
Il dorme dans un vrai lit, on voyagera plus léger !
Il arrête d’être tout le temps sur mon dos.
Il se débrouille tout seul.
Ceux dont les enfants ont grandi nous sermonnent : « Profite bien, tu vas voir, ça passe trop vite. »
Ils en sont au stade où ils pensent « C’était bien quand... » :
Il mangeait des légumes et ne partait pas s’enfiler des hamburgers avec ses copains à 17h.
Il faisait la sieste, on avait 2 heures tranquilles.
Il ne restait pas enfermé dans sa chambre avec son casque vissé sur les oreilles.
Il ne parlait pas, on entendait moins de conneries !
Il se levait tout seul le matin, on ne devait pas l’extirper de son lit à midi.
On devait l’accompagner partout, au moins, on savait où il était.
Il aimait lire des livres et pas seulement les réseaux sociaux.
Il ne regardait pas les écrans, n’était pas scotché à son téléphone toute la journée.
Il se faisait une joie de partir en vacances avec nous.
On passait du temps ensemble.
Il avait besoin de moi…
MORALITÉ :
Carpe Diem ? Non, pas assez « mère indigne ».
MORALITÉ :
« Vivement que »… il quitte la maison ! Même si « c’était bien quand »… il était là.
