Les petits poissons
Le premier avril est passé : LE jour de l’année où j’ai le plus de câlins, de longs câlins accompagnés de "petites" tapes dans le dos pour s’assurer de bien fixer le scotch… Je feins la surprise, je mens éhontément : « J’ai quelque chose dans le dos ? Ah bon ? Non, je n’ai rien senti ! »
Les petits poissons, dans l’dos,
Nagent, nagent, nagent nagent nagent.
Les petits poissons, dans l’dos,
Nagent aussi bien que dans l’eau.
Avant d’avoir des enfants, j’avais pris l’habitude de faire une mauvaise blague à mon homme, qui ne se rappelait jamais que nous étions le 1er avril. Il marchait donc à tous les coups ! Jubilatoire… Je lui ai fait de sales coups, comme lui faire croire que j’avais eu un accident de voiture ou que notre chaudière était en panne.
Quand j’imagine mes poissons d’avril, je passe d’abord par la case sadique. Voici, en général, ce qui me passe par la tête :
« Tu sais ma puce, papa et moi, on va se séparer, parce que papa a rencontré une grognasse et il préfère vivre avec elle maintenant. »
Ou :
« Malheureusement, nous ne pourrons pas partir en vacances, parce qu’avec papa, on n’aura pas de congé, on va devoir travailler tout l’été. »
Ou :
« La bonne nouvelle, c’est que, du coup, je t’ai inscrite à un stage Fort Boyard ! Tu vas A-DO-RER ! Vous allez faire de l’escalade sans harnais et trouver des trésors cachés dans des cages remplies de serpents, ça va être génial ! »
Bien entendu, je m’autocensure. Le plus difficile est encore de déterminer à quel moment la blague n’est plus drôle…
Cette année, j’ai fait croire à Mademoiselle haute comme 6 pommes que sa maîtresse avait les deux jambes dans le plâtre et qu’elle aurait une remplaçante jusqu’à la fin de l’année. Après avoir vu la tristesse et la terreur dans ses yeux, je crois qu’il est temps de crier : « Poisson d’avril ! »
Nous avons passé la journée à imaginer de bonnes blagues, de gros mensonges à faire gober à notre entourage. Mademoiselle haute comme 6 pommes a encore des progrès à faire, ses poissons sont un peu trop gros pour être crédibles.
Par contre, j’ai enfin compris pourquoi les poissons préférés des enfants sont les poissons-clowns.
C’est parce qu’ils sont trop mharengs !
