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Robe exigée

L’histoire se passe sur la route des vacances, sur une aire d’autoroute récemment rénovée. Tout est beau, tout est propre. À première vue, on pense s’être arrêtés au bon endroit pour prendre un café et changer le lange de Mademoiselle haute comme 1 pomme. En cherchant la salle dédiée à cette pratique, nous restons stupéfaits devant le pictogramme au-dessus de la porte (voir la photo sous ce post). Mon homme me refile illico le bébé parce qu’apparemment, pour changer les couches ici, c’est robe exigée !


À l’heure des discussions sur l’écriture inclusive, les non genrés, les non-binaires, je réalise à quel point certaines bases sont loin d’être acquises. Ce serait comme vouloir débattre des idées de Kant avec quelqu’un qui viendrait d’apprendre à lire.


J’entendais récemment une personne dire « Le féminisme c’est la mode, on n’en sort pas ».

Il n’est pas question d’en sortir, on vient tout juste d’y mettre un pied ! Un tout petit pied, 20 de pointure, maximum, pas plus grand que celui de Mademoiselle haute comme 1 pomme… Je me désole souvent des livres pour enfants qui situent encore maman à la cuisine et papa dans le canapé.

À l’heure où l’on veut s’attaquer à la révision des textes de Roald Dahl ou à Tintin au Congo, parce qu’ils ne sont plus d’actualité, je suggère qu’on s’en prenne d’abord à Petit ours brun et à Martine !


Parfois, je porte un sweat-shirt qui porte le message suivant : « Women's voice matters ». Mademoiselle haute comme 6 pommes me demande ce que ça veut dire. Je lui explique et elle me répond : « C’est nul ».

Comment ça, c’est nul que « la voix des femmes compte » ?!?!?!

Je monte sur mes grands chevaux, je lui explique qu’on a bien de la chance de vivre dans un pays où les femmes peuvent aller à l’école, travailler, choisir leur amoureux, s’habiller comme elles le veulent et surtout, s’exprimer. Ce n’est pas le cas partout et ce n’est pas nul du tout !

Elle me regarde, interloquée… Je réalise qu’elle n’avait jamais envisagé qu’il en soit autrement, c’est tout. Quel âge a-t-elle encore ? Ah oui, c’est normal.

Pour elle, les filles et les garçons, c’est pareil (sauf que les garçons sont bêtes et ne pensent qu’au foot et aux cartes Pokémon.)


Le sexisme ordinaire a encore de beaux jours devant lui, comme le prouve cette station-service. Flambant neuve et pourtant, déjà tout à refaire !




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